Qu’est-ce que la perception ? Qu’est-ce que voir ?
Comment voyez-vous cet arbre ? Regardez un instant.
Avec quels yeux le regardez-vous ?
Est-ce une observation purement optique, observant la forme,
le motif ou la lumière qui joue sur les feuilles ?
Ou bien, quand vous observez un arbre, le nommez-vous,
disant « c’est un chêne » et passez à côté de lui ?
En le nommant, vous ne regardez plus l’arbre – le mot nie la chose.
Pouvez-vous le regarder sans mot ?…
Nous apprenons ensemble à observer cet arbre… sans critique,
sans préférence ou aversion, en observant tout simplement.
Maintenant avec cette observation-là, pouvez-vous regarder
votre violence, votre colère, votre irritation, votre conformisme,
votre résignation ?…
Pouvez-vous regarder, observer, avec un regard lucide,
sans les mots, « ma femme » ou « mon mari », sans le souvenir
de toutes les blessures accumulées, sans le souvenir des choses
passées ? Et lorsque vous pouvez observer sans le passé,
sans toutes les images que vous vous faites d’elle ou de vous,
alors il y a une relation correcte entre vous et elle…
Lorsqu’il y a observation et par conséquent, aucun mouvement
de la pensée, l’observateur n’est pas différent de l’observé.
L’observation est comme une flamme qui est attention
et avec cette capacité d’observation, les blessures, le sentiment
d’avoir de la peine, la haine, tout cela est consumé, envolé.
J. Krishnamurti, La Flamme de l’attention, éditions Le Rocher.
Source : https://aucoeurdelunicite.com